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Thé amer : Z comme Zabiri et D comme dinosaure

Chronique   C’est l’histoire de jeunes gars de moins de 20 ans. Ils sont champions du monde, sur le toit du monde, invincibles. Ils sont, eux aussi, Gen Z, ils ont cru à la victoire jusqu’au bout et, en finale, donné de la joie et du bonheur à tout un peuple. Z comme Zabiri et tous les autres qui ont mouillé le maillot.

C’est bien cette Gen Z victorieuse et tombeuse de l’Argentine qui a fait sortir des milliers de femmes et d’hommes dans la nuit de dimanche à lundi 20 octobre. Seuls ces jeunes passionnés de foot et jouant « Maroc » pouvaient le faire : à travers tout le pays et jusqu’au petit matin des milliers de citoyens et citoyennes, euphoriques, ont manifesté leur fierté d’être Marocains et champions du monde.

Voici des jeunes qui n’ont pas encore 20 ans et qui se sont battus comme des lions pour porter haut le drapeau, fédérer autour d’un Maroc qui gagne, et par-dessus tout rendre possible le rêve de réussir, gagner, rayonner. Le foot, opium du peuple ? Plutôt un argument fort qui mobilise, une stratégie de l’espoir dans l’action, le travail et la persévérance.

Quelques heures plus tôt et comme en miroir –il n’y a pas de coïncidence, il y a des rendez-vous- le Roi Mohamed VI présidait un conseil des ministres. Les jeunes, encore eux, se sont invités à la table des lois. Adopté dimanche, un projet de loi organique incite les jeunes de moins de 35 ans à investir le champ politique. Des mesures concrètes ont été approuvées : simplification des conditions de candidature aux élections, soutien financier couvrant jusqu’à 75% des frais de campagne électorale pour donner un grand coup de pied dans la fourmilière partisane.

Le rajeunissement des élites politiques n’est pas un slogan, une vue de l’esprit, un vœu pieux. Il se fera par la force de la loi. Un nouveau projet de loi organique relatif aux partis politiques et adopté en conseil de ministres de ce dimanche 20 octobre vient enfoncer le clou : des règles seront désormais établies pour renforcer la participation des jeunes en plus de celle des femmes « à la création de partis ».

L’objectif est clairement énoncé : il y a urgence à mettre à niveau « l’action partisane dans notre pays pour qu’elle s’adapte aux profondes mutations que connaît la société marocaine ».  Ce n’est pas un message. C’est un nouveau cap. Un nouveau chapitre qui s’écrit avec les femmes et les jeunes.  Le personnel politique doit-il s’inquiéter pour ses prébendes et autres rentes ? Oui, parce qu’il n’y aura plus de positions acquises, de leader à vie, d’homme providentiel pour gérer « une étape ».

Alors, et parce qu’on est cruels et pas amnésiques, on revient à la nuit du vendredi à samedi 19 octobre. Dans le petit matin blafard de Bouznika, le premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a été élu, par acclamation pour un… 4ème mandat. Au nom des intérêts suprêmes du parti de la rose bien fanée et ternie, expliquent les « militants ». « Je ne voulais pas mais je dois assumer mes responsabilités », argue celui qui est à la tête de cette formation depuis 2012 et dont le dictionnaire a effacé le mot « relève ».

Pauvre peuple de gauche qui consacre la Gen D. D comme dinosaure…

 

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