Argentine : victoire éclatante du parti de Javier Milei aux législatives de mi-mandat
L’ampleur de cette victoire, qu’aucun observateur n’avait pu anticiper, renforce considérablement la position du président Javier Milei au Congrès et dans le paysage politique national.
Avec plus de 91 % des bulletins dépouillés, le chef de cabinet Guillermo Francos a annoncé que la coalition présidentielle avait obtenu 40,84 % des suffrages à l’échelle du pays, loin devant le péronisme (opposition), relégué à environ 25 %. LLA remporte ainsi 64 sièges de députés sur les 127 qui étaient en jeu, contre seulement 44 sièges pour l’opposition péroniste réunie au sein de la coalition « Force Patrie ». Au Sénat, LLA a obtenu 13 sièges sur les 27 mis en jeu, alors que l’opposition a remporté 7 sièges. Ce résultat dépasse les attentes du gouvernement et confirme la capacité de Milei à regagner du terrain, notamment dans les provinces où son mouvement avait récemment reculé.
La province de Buenos Aires, bastion traditionnel du péronisme qui regroupe environ 40 % du corps électoral, a été le théâtre de la plus grande surprise : la liste conduite par le candidat de la coalition de droite au pouvoir a devancé ses rivaux après avoir comblé un retard de 14 points en moins de deux mois, lors des dernières élections provinciales.
Selon les observateurs, cette victoire marque un tournant politique pour le gouvernement, qui avait connu une période de turbulences à la suite de scandales de corruption impliquant des membres du gouvernement et d’incertitudes économiques marquées par une forte volatilité sur la marché des changes. L’objectif que Milei s’était fixé, celui d’obtenir au moins un tiers des sièges à la Chambre des députés pour consolider sa capacité législative, serait désormais atteint, voire dépassé.
Dans les rangs de son parti, l’euphorie contrastait avec la prudence affichée ces dernières semaines. Les stratèges de la campagne, son plus proche conseiller Santiago Caputo et Karina Milei, sa sœur et par ailleurs secrétaire générale de la Présidence, ont attribué ce succès à une stratégie de reconquête axée sur la proximité avec les électeurs, un discours plus empathique et une présence accrue du président dans les provinces. Le ministre de l’Économie, Luis “Toto” Caputo, a également été salué pour son rôle décisif dans la stabilisation des marchés et les négociations avec Washington, qui ont contribué à calmer les tensions sur le dollar.
Cette victoire offre à Milei une marge de manœuvre politique accrue pour remodeler son gouvernement et poursuivre son programme de réformes économiques. Elle ouvre aussi la voie à d’éventuels ajustements ministériels, alors que des rumeurs de changements au sein du cabinet circulent depuis plusieurs jours.
Pour le péronisme, en revanche, le revers est sévère. Le camp de l’ancienne présidente Cristina Kirchner s’interroge déjà sur les causes de cette défaite, inédite dans la province de Buenos Aires, et sur la capacité du mouvement à préserver son unité après ce désaveu électoral.
Les résultats confirment ainsi la reconfiguration du pouvoir politique argentin, un an après la victoire présidentielle de Milei. Le chef de l’État est désormais conforté par les urnes et prêt à engager une nouvelle phase de son projet libéral, porté par un soutien populaire et institutionnel renforcé.



