
Mohamed Ould Bouamatou, puissant homme d’affaires, mécène reconnu et opposant farouche de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, a été décoré jeudi par l’ambassadeur de France à Nouakchott des insignes de Chevalier de la Légion d’honneur.
Cette distinction a été remise à M Bouamatou par Alexandre Garcia, lors d’une cérémonie à la Résidence de France à laquelle ont assisté sa famille, ses proches dont l’ancien ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie et ex-patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn et son épouse Myriam L’Aouffir, des ministres mauritaniens ainsi que des personnalités du monde de la politique et de l’économie.

« Si le président Emmanuel Macron vous a attribué cette haute distinction honorifique sur sa sa réserve personnelle, cher M Bouamatou, c’est pour honorer votre brillant parcours professionnelle et votre engagement en faveur de la francophonie et de la promotion et du rayonnement de la culture française en Mauritanie à travers l’alliance à Nouakchott », a souligné l’ambassadeur de France Alexandre Garcia, en rendant un vibrant hommage au parcours de l’homme d’affaires et à ses multiples actions dans les domaines social et éducatif à travers sa fondation

Très présent dans plusieurs secteurs économiques en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ould Bouamatou est également connu pour soutenir de nombreuses oeuvres caritatives, a rappelé l’ambassadeur de France, indiquant que M Bouamatou a notamment fondé un hôpital ophtalmologique à Nouakchott, agrandit la maternité Cheikh Zayed, permis l’accès potable à des milliers de foyers, financé la construction d’établissements scolaires en Mauritanie et ailleurs, et distribué des bourses à des enfants de milieux défavorisés.
« C’est avec reconnaissance et solennité que je vais vous remettre, au nom du président de la République, les insignes de Chevalier de la Légion d’honneur », a fait valoir M. Garcia.

Prenant la parole, l’homme d’affaires et philanthrope n’a pas manqué de revenir sur son douloureux exil et son opposition ouverte à l’ancien président et cousin Mohamed Ould Abdel Aziz qu’il accuse d’avoir trahi les promesses du changement en Mauritanie.
Celui qu’il appelle tout au long de son allocution « le chef de gang » et le « dictateur » sans jamais le nommera été jugé coupable, le 4 décembre 2023, d’enrichissement illicite, de blanchiment d’argent, de corruption, dilapidation des biens publics, avant d’être condamné à 5 ans de prison.
« En fondant le Groupe Bouamatou, j’ai choisi comme valeurs de bases : la loyauté, le dévouement, l’intégrité, l’assiduité, la compétence, le professionnalisme, la disponibilité, l’honorabilité, l’humilité, la courtoisie et l’humour », souligné M. Bouamatou.
« La fidélité est un trésor éternel. Et ce soir, parmi mes invités, il y’a des amis et des employés de ma maison qui m’ont accompagné dans l’épreuve de l’exil », a-t-il poursuivi.
« J’ai toujours été passionné par mon métier d’hommes d’affaires , et aujourd’hui, je trouve la même passion dans les œuvres caritatives pour lesquelles je consacre désormais la majeure partie de mon temps », a-t-il dit.

Après un exil de 10 ans passés entre le Maroc, l’Angleterre, la Belgique, l’Espagne ou encore la France, Mohamed Ould Bouamatou est rentré en Mauritanie le mardi 10 mars 2020 à la faveur d’une politique d’ouverture initiée par le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
A peine ses pieds ont foulé le sol mauritanien que M. Bouamatou est parti se recueillir sur la tombe de sa mère, décédée pendant son exil. Ould Abdel Aziz avait interdit à son cousin et opposant non seulement de venir voir sa mère mais aussi d’assister à ses funérailles.



